Au clair de la lune...






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Comité poulpien : qui se cache derrière ?

Mise à jour :
10 mars 1999


Ca sent la bière,
de Londres à Berlin...










La bière chez Gabriel, c'est tout un poème. Pas besoin d'essayer de lui faire boire du jaja, de la vinasse ou du gros rouge qui tache.

Merde, dit le Poulpe, un bar à vin! Tu vois, j'ai pas toujours juste! Que du pinard! Bon Dieu d'alcool sans bulle! (9)

Gérard : "Le vin rouge, ça contient des flavanoles. C'est bon pour le cour, les flavanoles."
Gabriel : "Et pour les poignées d'amour, c'est extra".
(12)

Le Savonarole du houblon. Il mène une croisade personnelle contre le pinard ; le moindre verre de jaja le rend hystérique. (102)

Un Poulpe ne pose pas de question, il boit. Il prend du poids. De la bière si possible.(12)

Il éclusait comme un navire qui prend la flotte par bâbord, bien qu'il n'y ait pas, pour son malheur, d'océans de bière. (103)

La bière lui donne des envies de films d'action.(54)

Gabriel savourait chaque seconde de sa dégustation jusqu'au plaisir idiot de laisser une moustache de mousse se dessécher au-dessus de sa lèvre supérieure. (48)

Alors chez les auteurs du Poulpe, c'est un peu la guerre de la roteuse, à qui affublera Gabriel des connaissances les plus érudites.

Il faut dire que l'amour de la bière ça se décrète pas du jour au lendemain :
Sa pensée alla vers celui qui lui avait fait découvrir découvrir la bière, un ami de son oncle, jardinier municipal à Saint-Dizier, en Haute-Marne, qui avait passé sa vie à accumuler tout ce qui avait trait à la bière pour, à la retraite, réaliser son rêve : ouvrir un musée de la brasserie. Contrairement aux idées reçues, la région Champagne-Ardennes n'était pas seulement la mère du champagne mais aussi celle de la bière. En Haute-Marne, jusqu'au XIXème siècle, les ménagères brassaient encore la bière familiale. L'orge était cultivé à la ferme. Le houblon poussait sur un mur de la maison. Seule la levure nécessaire à la fermentation de l'alcool était achetée. Cette bière familiale avait un degré d'alcool très faible, entre deux et huit. C'était tout à la fois une boisson rafraichissante et hygiénique par son action sur l'appareil digestif, un breuvage que l'on pouvait fabriquer presque au fur et à mesure des besoins et une boisson économique, car les résidus du brassin, les drêches, pouvaient encore resservir à faire une petite bière avant d'être donnée aux bestiaux. Et Gabriel, tout en goûtant sa première mousse, avait appris que les moines de l'abbaye des Trois Fontaines, dans la Marne, avaient dès le Moyen Age fait le voyage à pied pour apprendre aux moines belges d'Orval la fabrication de leur bière locale. Ces souvenirs l'emplissaient d'une douce contemplation des choses de ce monde. Ceci montrait une fois de plus que rien ne pouvait se faire sans l'aide de l'autre. (65)


Pour Gabriel, la bière est l'amie de tous les instants :
Pour meubler son attente, le Poulpe se mit à rêver de bières. Le gosier sec, il imagina par pur masochisme ce qu'il commanderait s'il se trouvait dans une taverne bien fournie. La simple évocation de noms comme Mac Ewan, Dab ou encore Guiness le fit tellement saliver d'envie qu'il aurait même été prêt à avaler la première Kro venue ou, pire encore, de la Valstar dont il se demandait si elle était encore fabriquée. (15)

En plus de ce compagnonnage avec des gens peu recommandables, Gabriel souffrait du manque de bière. Il n'en avait pas bu depuis vingt-quatre heures. (...) Dans un tel état de manque, Gabriel aurait même souri à une pisseuse Budweiser.
S'évadant des conversations guerrières, il se perdit dans une réflexion sur l'aspect rituel de cette boisson, sa place dans l'Histoire, les liens qu'elle créait entre les gens, les communautés qu'elle instaurait entre clients d'un même troquet. C'est vrai, c'était une histoire d'hommes, mais il y avait quelque chose de chaleureux dans ces sentiments tribaux qui pouvaient se dégager autour d'un demi... 
(104)

La bière française n'a pas l'air d'être son fort :
Gérard : "C'est le patron de la Taverne de Nesles, rue Dauphine, qui m'a filé les coordonnées des brasseurs. Goûte-moi ça Gaby, Goûte-moi ça!... Une Pastorale, une Abbaye-de-Vaucelles, une sans-culotte..."
Le Poulpe tendit la main vers une bouteille de Stanislas.
(40)

Quant à la bière blanche, son coeur balance...
Ensuite il se serait bien baigné le palais dans une de ces blanches qu'il avait tant aimées dans les bistrots de Liège : Dentergems, Haccht, Honnelles, Oudenaerde, Watou, Titje, Liezelle, Nijdroppel et autres Neiges. Berceuses et pelucheuses, et boudeuses et pulpeuses, et rôdeuses et coureuses.(44)

Hoegaarden Blanche : fort peu mousseuse, un brin opaque, il aimait cette bière belge fromentée pour sa légèreté. Servie avec une rondelle de citron, elle était très désaltérante et laissait sous la voûte de son palais une agréable sensation de fraîcheur. (15)

Sur le mur du fond, une affichette vantait les bienfaits d'une bière blanche qui étalait son nom sur tous les murs de Paris. Gabriel avait eu une période bière blanche, mais aujourd'hui il avait renié ce breuvage au goût inconsistant, et qui achevait de fermenter dans les boyaux en y occasionnant un certain nombre de dérèglements. De la boisson pour soirées prout-prout.(73)

Les blanches parfois non, mais les trappistes semblent être une constante :
Sa spécialité (à Tata Marie-Claude), épaule de mouton "Abbaye d'Orval". Elle désossait l'épaule, la roulait en forme de ballotine, puis la rissolait en casserole sur la cuisinière. Elle mouillait ensuite avec une bouteille de bière de la célèbre trappiste. C'était là qu'était née la vocation de Gabriel pour les grandes classiques belges. Orval, Chimay, Rochefort et Westmalle. Le quatuor d'origine, avant que les sociétés de consommation, profitant de l'engouement ne multiplient les abbayes et remplacent les moines par des cols blancs. depuis Gabriel avait visité ces sanctuaires comme d'autres font les châteaux de la Loire ou les cimetières de Verdun.(44)

Ca ne l'empêche pas d'avoir des doutes ou plutôt quelques interrogations :
Gabriel songea que le seul reproche qu'il était tenté de faire à sa vieille amie la bière tenait à ce qu'elle accompagne mal les repas, et que la rumeur prétend qu'un rouge offre sur une viande du même genre des satisfactions que la bière interdit. En revanche, pas de vieillissement, pas de chichis et de ces raffinements qui sentent l'initiation et la pédanterie à cent mètres. Une bouteille qui ne se regarde pas, ne se stocke pas, ne se collectionne pas ; ça s'ouvre et ça se boit sans partager. Autre reproche, c'est sûr : moins convivial, la bière, chacun sa bouteille. (105)

Malgré tout quand il perd la mémoire, son éthique en prend un coup...
Gérard livra du jambon, un pâté, des rondelles de saucisson, un livarot et une bouteille de Sancerre que Gabriel Lecouvreur but au goulot. Il troquait vin contre bière et trahissait le personnage du Poulpe, cet amateur de gueuze, ce raffiné du houblon qui sautait sur tout ce qui mousse. (79)

Dans l'obligation de boire du cognac, il ne sent rien d'autre, à vrai dire, qu'une brûlure, du palais jusqu'au fond du gosier. Coulée de napalm que seule une bière bien fraîche pourrait venir adoucir !
Il ne supporte le cognac que dans les cas extrêmes : réanimations, grippes carabinées, chocs émotionnels.
(109)

A la pression ou en bouteille, le Poulpe plonge !

  • 1664 (58)(119)
  • Adelscott : une bière au malt fumé française (15) (94) (104)
  • Adelscott pression dont la mousse "se désintégra illico pour ressembler à des yeux, sur une soupe (7)(92)
  • Affligem (17)
  • Alt Bier bavaroise à l'ancienne (115)
  • Alten-Munster (92)
  • Amsterdam Navigator, ces bières ultra-fortes vendues en canettes de cinquante centilitres, à l'image de la Bavaria. (115)
  • Angelus (14)
  • Une Angle blanche nature (7)
  • Astinec de Belgique à la pression (103)
  • Bavaria (14)(115)
  • Bavaroise à la cerise (43)
  • Beamish. "La stout pétillait sous son couvercle de crème. Pedro et Gabriel en portait de larges moustaches. Gabriel regarda monter des bulles lourdes et noires dans son verre de Beamish". (19)
  • Bécasse (94)
  • Bellevue (21)
  • Berliner-Weisse (44)
  • Bière du désert, excellente pour un début de soirée (100)
  • Bière du démon, la blonde titrait à douze et cassait à l'arraché son homme (103)
  • Birra, pas mauvaise, se laisse boire, s'apprivoise facilement, assez proche de la Tsing-Tao. Toutefois, pas de quoi en faire un haïku (32)
  • Une bière blanche à la pression (69) (94) (95)
  • Blanche de Bruges, la plus réussie de la deuxième génération, la seule blanche qui soit servie à la tireuse du Pied de Porc à la Sainte-Scolasse (44)(19) (84)
  • Blanche Foudroyante, une liégeoise qui avait un goût de béatitude (44)
  • Blanche de Grimbergen. C'était une flamande qui comptait parmi les bonnes imitations de la Hoegaarden. Bien que manquant un peu d'âme. Mousseuse et nébuleuse. (44)
  • Blanche de Hoegaarden, la reine-mère, l'originale, la meilleure. Partout imitée, jamais égalée. (44)
  • Blanche de Liège, La Pierreuse, du nom de la rue où elle est fabriquée, tout ce qu'il y a de classique. (44)
  • Blanche de Maastricht, couleur pisse de jeune fille, bière trouble qui trouble. Gabriel suivait son pincement de fougère. (44)
  • Blanche de Neiges (44)
  • Blanche de Thy, la fameuse Poiluchette, une bière un peu légère, mais de circonstance. (44)
  • Une petite blonde ambrée et aigrelette (103)
  • La Bombardier de Charles Wells Ltd, à Bedford, offrait un fort sentiment de caramel léger sur un fond de houblon, avec un final d'une amertume distinguée. (95)
  • De la Boxer, rarissime, "une old lager foncée et bourbeuse" (105)
  • Budweiser (54)
  • Cardinal Draft (104)
  • Carib, Pas de quoi se taper le cul par terre, la Carib. Correcte, sans plus. Manque de force et excès d'amertume, mais avec de l'idée toutefois. Toujours mieux qu'une lavasse américaine. La bouteille au rond jaune sur fond bleu venait de Trinidad et Tobago. (133)
  • Carlsberg (104)(92)
  • Carolus d'Or (115)
  • Celebrator roborative, ni trop légère, ni trop lourde (32) (92)
  • Celtic au malt à Whisky, "idéologiquement contestable mais délicieusement sucrée" (105)
  • Chicha, râpeuse (16)
  • Chicada à la pression (84)
  • Chimay (73)(93)(104)
  • Ch'ti : "De la Ch'ti, tu en as trois sortes : la blonde, l'ambrée comme celle-ci, et la brune. Elle est brassée à Bénifontaine, à l'ancienne. La Ch'ti reste l'une des rares bières non pasteurisées obtenues par infusion. Comme ça tu as le goût du malt, le vrai, et pas du liquide vaisselle à la place de la mousse." (65)
  • Ciney (65)
  • Corona (9)(13)(65)(102)(109)(113)
  • Corsaire, Trinidad, "la bière Caribéenne" (133)
  • Delirium Tremens, "l'étiquette bleu ciel ornée d'éléphants roses, de crocodiles vert émeraude et de dragons juchés sur des ballons jaunes le faisait toujours sourire" (69) (84)
  • Desperado, "aromatisé à la tequila, on pouvait se l'envoyer avec du gros sel" (12)(40)(54)(133)
  • Dos Equis ambrée (58)
  • Dos-Equis rousse, pour se prendre une muflée ça ne vaut pas l'Eku 28, mais c'est toujours mieux que la Corona, et puis à cette heure et dans ces conditions, ça devenait même délicieux. Surtout à partir de la seconde. (133)
  • Draft Cardinal (105)
  • Draught Guinness, il en appréciait lentement la saveur extraordinairement puissante, l'amertume à la fois sèche et voluptueuse. (95)
  • Dunkel Spezial (104)
  • Duvel, une bière blanche (12)
  • Eku, pas recommandée aux mauviettes (34)
  • Faxe, bière danoise (14)
  • Feldschlosseschen (105)
  • Fisher , "meilleure bière de haute pression industrielle" (12)(34)
  • Flag, bière locale (Dakar), goût bien sûr, premier contact malté avec l'Afrique. (59)
  • Florisgaarden qu'il n'ouvrait que dans les grandes occasions.(44)
  • Fruit défendu (94)
  • Gazelle (59)
  • Gordon (58)
  • Goudale, good ale, "bière de garde de fermentation haute, fabriquée à Douai, plutôt rafraîchissante" (125)
  • Grimbergen blonde : "une petite bière d'abbaye valant largement la classique Leffe". (15), bière d'abbaye, belge (95)(92)(115)
  • Gueuze (34)(84)(92)(119)
  • Gueuze lambic, la bière de minuit l'aidait à supporter la solitude, à parer l'obscurité de quelques couleurs. (73) (48)
  • Guiness, noire comme les plus noirs desseins (17)(19)(71) (95)(92)(119)
  • Heineken : une bibine de base, désaltérante et légère (15)(32)(100) (104)(109)
  • Hexenbraü (92)
  • La Highlanderbrassée par Scottish and Newcastle Breweries, à Edimbourg, présentait une grande franchise dans une amertume élégante. Peut-être lui manquait-il une pointe de sécheresse en finale. (95)
  • Hoegaarden Blanche (9)(15)(73???)(102)(115)
  • Imperial Stout de chez Samuel Smith (95)
  • Jenlain (92)(119)
  • John Martin's, "bière belge aux effluves saturés de fleurs de houblon, au goût presque doucereux, avec une longueur en bouche seulement basée sur le sucré" (125)(92)
  • Julius, bière ambrée qui dégageait des senteurs caramélisées. (73)
  • Jupiler, Wallone, légère et douce, elle se buvait glacée pour nettoyer l'oesophage. C'était presque un médicament. (21)(44)(73)(13)
  • Kanter (16)
  • Kanterbrau (14)
  • Kilkenny (Smithwick's) : irlandaise cuivrée, Gabriel eut tout de suite des bulles plein les yeux (15) (19) (58)
  • Killian's à la pression (95)
  • Kingston, bière au rhum (84)
  • Kirin japonaise (104)
  • Königsbacher (92)
  • la Krefeld, une altbier allemande de fermentation haute qui oeuvre plus pour la vessie et le casque à pointe que pour la nouille en folie (15)
  • Kriek (43)
  • Kriek bécasse (73)
  • Kriek cerise, "une bière au reflet sanguin, presque trouble" (105)
  • Kriek Saint-Louis à la cerise, brassée en Belgique à Courtray, chez Van Houseborck (13)
  • Kriek Lambic du Ventoux (7)(92)
  • Kronenbourg, banale et insipide (95)(12)(34)(48)(102)(104)(109)
  • Kulminator (92)(109)
  • Kulminator Eku 28, la plus forte du monde. Brassée, paraît-il, à l'intention des bavarois qui ont la glotte pavée. (13)
  • Kwak, dans son étrange verre en forme de cornue soutenue par une armature en bois (17)
  • Leffe "Il avait commandé ses trois Leffe l'une après l'autre, consciencieusement, noyant dans la bière les cachets effervescents avalés à l'hôtel juste avant de partir. (...) Si la Leffe soignait le mal de crâne, ça se saurait..." (40)(14)(48)(84)(92)(93)(95)(103)(104)(105)(109)(119)
  • Lone Star,une bière du Texas brassée à San Antonio (119)
  • Bière du Loup Garou, une bière artisanale dénichée par hasard à Dives-sur-Mer lors d'une escapade avec Cheryl sur les plages du débarquement (115)
  • Löwenbraü (34)(14)
  • Lucifer, blonde belge à huit degrés (26)(73)(84)
  • Lutèce (92)
  • Maccabee (21)
  • Mac Ewan, une malt brune écossaise (15)(17)
  • Mackeson, bière rousse (12)
  • Manzanilla de Cadix (9)
  • Mariachi, "parfumée à la tequila", "ce qui se fait de plus nouveau en matière d'attrape-couillon..." . La bouteille ressemble "au fruit des amours contre-nature de la bouteille Coca-Cola et d'une gazinière de camping." C'est un "liquide poisseux et épais comme sirop de mélasse, avec des relents d'alcool à brûler." (105
  • Mary Ann, la fabuleuse bière de Jersey (95)
    - Mary Ann Special, une intéressante ale avec un fort sentiment de caramel léger, et une amertume qui disparaissait assez vite (95)
    - Mary Ann Nestegnettement plus maltée que les autres (95)
    - Mary Ann Jubille Lager (95)
    - Mary Ann Pale Ale (95)
    - Mary Ann Best Bitter, amertume un peu trop prononcée (95)
  • Météor (21)
  • Micheline Lambic (7)
  • Mort subite (9)(28)(31)(84)(104)(119)
  • Murphys (84)
  • Nain Pils, blonde corsée, "Une bière de l'Aisne, rare au point d'être introuvable, et trouble tant elle est artisanale" (105)
  • Nastro Azzurro (58)(92)
  • Newcastle Brown (104)
  • Ouvel (73)
  • Pécheresse, une Lambic aromatisée à la pêche (32)
  • Pelforth : "c'était pas le must pour Gabriel, qui en connaissait un rayon niveau bière" (65) (32)(12)(102)
  • Pietra, bière corse aux ferments de châtaignes (92)
  • Pils blonde (73)
  • Pilsator, bière de Berlin-Est en voie de disparition était quand même mieux que la Berliner-Pilsner. (31)
  • Pilsen, la bière fabriquée avec la meilleure eau de source du monde.(21)(16)(84)
  • Pilsen Urquell, blonde avec du caractère, comme une vraie Tchèque (58)
  • Pilsener dorada, fade (16)
  • Pin Couk, bière âpre du soir, tenace mais savoureuse. (21)
  • Quindao, " Il avait lu quelque part que la ville du même nom était, avec ses environs, le seul morceau de territoire chinois que les Allemands avaient pu arracher, du temps des concessions. Ils y avaient trouvé une source d'eau cristalline et avaient appris aux locaux à faire ce qui était devenu la meilleure bière de Chine (104)
  • Radegast, légèrement foncée, était une petite merveille dont la fragance de houblon s'équilibrait idéalement avec un arrière goût moelleusement malté (99), brassée du côté de Pilsen (71)
  • Radieuse (84)
  • Rinck un peu amère (34)
  • La bière des Sans-Culottes, qui porte ce nom en hommage aux révolutionnaires qui ont supprimé les taxes sur les bières et le régime des corporations. Une amertume légère, avec un bel équilibre de houblon et de malt. Il faut la trouver, parce que la brasserie de la Choulette, à Hordain, dans le Nord, ne produit pas beaucoup. (95)
  • Royal 8, 8 Club (71)
  • Sagres, la Kro portugaise, en un peu plus fine. (115)
  • Samichlauss, une bière suisse, parfaite avec la viande des grisons. Quatorze degrés quand même, il faut y aller mollo. (119)
  • Une divine Samuel Smith's, au flacon trapu, "toute anglaise, donc classique, pondérée, mais parfaite d'équilibre, d'amertume et de tenue. La couche de mousse faisait penser à un nappage de crème au beurre, tant elle était épaisse et nutritive" (105)
  • San Miguel, une Pils d'un goût sec et bien houblonné (32) (95)(14)
  • Sans-Culotte (92)
  • Schmillhaus, la bière la plus forte de la planète (92)
  • Scotch, une bonne bière brune, onctueuse et légèrement caramélisée. (73)
  • Stanislas (40)
  • Spaten pression (34), "à la douce amertume, un délice voisin de l'écoeurement" (79)
  • Stella Artois. "On pouvait reconnaître de nombre de qualités à la Stella Artois, notamment son prix, mais pas celle de stimuler les facultés intellectuelles." (40)(13)
  • Strinkner (103)
  • Taishan, "robe aussi claire que la Tsing tao et dont l'amertume prononcée donne la chair de poule" (69)
  • Tecate, en boîte servie cérémonieusement avec du sel et une rondelle de citron vert sur le couvercle (16)
  • Terminator, bière gambienne (59)
  • Tinchebray ambréeque brassait dans l'Orne un vague descendant d'André Breton. "Je dirais qu'elle est meilleure que la Mora bianca de Bonifacio que tu m'avais servie la semaine dernière, mais elle n'arrive pas à la cheville de la Micheline-Lambic de Clermont-Ferrand..." (7)(92)
  • Une bière des Trappistes (34)(54)(104)
  • Trois-Mont, bière du pays, forte et douce, à l'amertume délicate, qu'on servait au verre parce qu'elle ne se présente qu'en bouteille de soixante-quinze centilitres (125)
  • Trompe-la-Mort (14)
  • Tsingha (102)
  • Tsing-Tao, "une pale ale douce, un peu amère" (12)(7)(40)(69)(115)
  • Tuborg (12)(21)(104)
  • Urquell (104)
  • Valstar verte : Il ne pourrait jamais boire ça sans gerber (17)
  • Victoria double malte (58)
  • Une amerloque mousseuse, hélas un peu froide (55)
  • Bières japonaises carénées comme une formule un (9)
  • "Une mexicaine à l'exotisme presque sauvage, venue là on ne sait comment de Coatzacoalcos." (26) (94)
  • Une bière ornaise (7)
  • Une bière rousse au nom tordu (55)
  • Une bière sénégalaise, fade mais réelle, déguisée en boite de jus d'orange" (54)
  • Une slovaque qui commençait sa carrière en France (43)
  • Une suisse très forte (94)
  • "Une tchèque très ambrée et subtile, fabriquée à Hrsovsky Tyn, non loin de l'illustre Pilsen, dans la région de Zapadocevski."
    (26)



Parfois, cet amour exclusif pour la bière réveille en lui quelques scrupules:
En effet, il "possède une bouteille de Cognac, qu'il avait achetée et jamais bue, lui l'amateur exclusif de bière, la choisissant parmi ses pareilles parce que le nom du négociant lui rappelait quelque chose de comique : Mao Jean-Bernard. Le grand timonier de la grande révolution culturelle, nageur héroïque du Yang-tsé-kiang (depuis l'exploit, on avait dit que les plongeurs des organes de sécurité soutenaient le vieillard par en dessous), Mao Zedong réincarné au pied d'un alambic d'armagnac, cela paraissait à Gabriel une sorte de plaisanterie un peu raide. Peut-être l'annonce des marchés asiatiques conquis par les eaux de vie du terroir gascon". (43)

Dans un dépot-vente de vin, il se dit que lui, buveur de bières diverses et variables à l'infini, il aurait aimé pouvoir goûter le vin, sa robe et son nez, sa bouche et sa longueur (il ne connaissait, de loin, que le vocabulaire des dégustateurs) mais ne concevait pas qu'il puisse abandonner la fréquentation des bocks et autres décalitres de mousse, tout bonnement parce qu'il aimait la quantité, la démesure des buveurs de bière. Il savait bien que le vrai buveur de vin n'en fait pas couler des litres. Et il l'enviait, sans se décider à rejoindre son univers (43).