Mise à jour :
14 septembre 1998
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> La défiscalisation, c'est le pognon sans la sueur ! affirme Gibert
avant de s'effondrer, ivre mort, dans un bouge du Carénage, aux pieds de Gabriel Lecouvreur. Qui n'aura
guère l'occasion d'apprécier les cocotiers et le sable blond ou noir de la Guadeloupe. On brasse
beaucoup de choses aux Antilles, des idées reçues, de la coke, et même de la bière.
Le poulpe boira des unes et s'occupera des autres. Parce qu'il est trop facile de baptiser marchande de doses celle
qui ne marchait qu'à la poussière de sel.
Par Jacques Vettier
Le fait divers
LA MYSTERIEUSE DISPARITION DE TIMOUN ELUCIDEE ?
France-Antilles expliquait comment des pêcheurs avaient retrouvé le corps de Patricia Deulle,
skipper du yacht Timoun dont on était sans nouvelle depuis une semaine, sur une caye au sud de Capesterre.
Le journaliste n'avait pas mégoté sur les épithètes pour évoquer le travail
de la mer, des poissons et des coraux sur la chair humaine. Le côté charcuterie était assez
bien tourné. Mais ensuite, après un bref curriculum vitae de la jeune femme, il se perdait en conjectures.
Le bateau avait-il été victime d'une avarie ? D'une tempête ? Le skipper avait-il
été éjecté lors d'une fausse manoeuvre ? Ou était-ce un nouveau et dramatique
épisode des règlements de comptes entre trafiquants de drogue ? Là, quelques statistiques
montraient l'ampleur du fléau. Il était clair que l'auteur du papier penchait pour la thèse
drogue, piste également privilégiée par la police selon lui. .
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Derrière le col des Mamelles, les Caraïbes étaient bleu caraïbe. À l'infini.
Et la forêt zébrée de rouge par les flamboyants. En bord de mer, ils prirent au nord direction
Deshaie. Au loin, la fumée d'une éruption couvrait Montserrat. Du jaune sur nuages gris"
p.108
Impressions
Y'a pas à dire. Quand un Poulpe est bon c'est quand l'auteur amène un univers qu'il connaît
bien (ou en donne une impression si forte que c'est tout comme). A l'instar de Douyère pour l'Albanie (32) et de Delteil pour l'Amérique du Sud (16), Jacques Vettier
nous décrit la Guadeloupe comme si on y était avec des mots qu'on comprend pas (une caye, un morne,
les galants-de-la nuit...) mais qu'on devine plein de promesses. Tout en ne ressemblant pas à une visite
guidée obligée comme on a pu le lire dans Dakar en barre (59).
On retrouve la logique de certains premiers Poulpe : une énigme qui se tient, pas trop d'insistance sur
les personnages récurrents, un méchant qui ne fait pas partie d'un laboratoire pharmaceutique d'extrême-droite
lié à une secte...
Florence, Paris 10ème
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