Au clair de la lune...






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Comité poulpien : qui se cache derrière ?





couverture du bouquin > Un vent de folie souffle sur la bonne ville de Saint-Cirq-en-Furan qu'une belle sorcière rousse a transformée, par sa fatale présence, en sanglant théâtre. Sur le passage de ce ravissant ange exterminateur, ça tombe comme des mouches : accidents spectaculaires, chutes mortelles, décès suspects, etc. Elisabeth Redmann, que Gabriel Lecouvreur a la malchance de connaître et d'aimer un peu, est-elle une monstrueuse serial killer, ou une surnaturelle porteuse de poisse ?
C'est pour le savoir que le Poulpe plonge, tête baissée, dans l'œil du cyclone saint-cirquois, au risque d'y perdre son latin et d'y mouiller un peu plus que ses tentacules.

Par Chantal Montellier




Le fait divers

Un vent de folie souffle sur la ville de Saint-Cirq-en-Furan où une dizaine de personnes ont trouvé la mort dans des circonstances étranges. Des témoins accusent une jeune romancière originaire de cette ville ? Elisabeth Redmann, qui figurait parmi les invités de la dernière Fête du Livre.(...) On aurait vu la romancière pousser plusieurs personnes sous le tramway ou le bus, et provoquer de nombreuses chutes et accidents mortels...Chaque jour apporte de nouveaux témoignages, mais jusqu'à maintenant peu ont été retenus. La suspecte se dit innocente. " Je suis une romancière, pas une tueuse en série. La réalité a dépassé mes fictions !Interrogez-la, elle vous en dira plus que moi ! " a-t-elle protesté... 
Le Parisien




Du côté de la critique...

Voilà un plat de saison qui rehausse cette collection. De Chantal Montellier, on connaît l'univers à la Orwell sublimé par un dessin au rasoir. L'Esclavage c'est la liberté, titre de l'un de ses albums, illustre bien le regard que l'artiste porte sur le monde moderne, où une seule certitude règne: le pire peut toujours advenir. La perversion de l'humain ravalé au rang de marchandise n'a d'égal que la mise à l'écart de ceux qui ne rentrent pas dans le moule, d'où un attrait de la dessinatrice pour ces portraits de "fous" en regard de l'ordre social, témoins de ses dévastations dont le seul délit consiste dans le recel de failles intimes.
Elisabeth Redman, "Bethàpart ou Bêtapar pour les intimes", est un écrivain invitée à une de ces "fêtes du livre" qui parsèment la vie littéraire et provinciale. Jusque-là tout va bien, à ceci près que la ville en question est la cité natale de l'auteur et que sa venue coïncide avec une bonne dizaine de morts violentes. Malgré leur apparence accidentelle, l'écrivain se retrouve enfermée dans un lieu clos entre prison et asile high-tech. Le hasard fait que les victimes avaient toutes un lien étroit avec elle. Le Poulpe se lance donc sur ses traces pour éclaircir l'affaire. Le récit - y compris dans le style - se partage entre l'enquête de Gabriel, alliant bières et découverte d'une petite ville industrielle à l'heure des "reconversions" suivant les codes en vigueur de la série, et le récit d'Elisabeth, sous forme de lettres adressées au premier. D'un côté la forme "poulpienne", alerte, de l'autre, le scalpel à la Montellier qui fouille dans les tréfonds de l'âme et fournit un récit dur, dans lequel la présumée folie n'est que le miroir de la violence sociale, telle qu'elle peut s'inscrire dans la biographie, la chair d'un individu, et lui être resservie quand il devient par trop dérangeant. D'une exigence d'écriture supérieure à la moyenne de la collection et premier roman, la Dingue aux marrons parvient à égaler ce que l'on connaissait jusque-là par le dessin.

L'Humanité, 9 janvier 1998


"En tout cas, une chose est sûre, ce n'est pas d'un Beretta dont j'avais besoin dans cette aventure, mais d'un manuel de psychanalyse." p. 127



Impressions

"Voici un bien étrange et singulier épisode !
Narré à la première personne : on se retrouve tout comme le Poulpe sous l'emprise d'une trouble "Bethapar" criant à l'aide. Le décor (tantôt aussi absurde qu'une piscine vide, tantôt aussi noir que le charbon des mines), les décès (énigmatiques et violents), les multiples cauchemars de Gabriel (à la David Lynch) nous plongent dans une atmosphère irréelle, comme en dehors du temps. Même l'intrigue et son dénouement planent au dessus de la réalité. Et on aura jamais vu Gabriel douter autant de lui, jusqu'à songer à se faire psychanalyser !
"

Marie-Claude, Paris 12ème