Mise à jour :
6 mars 1999
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>Les laboratoires pharmaceutiques Sauper Rumeix diffusent auprès des praticiens français
un curieux prospectus vantant les hôpitaux de Chine populaire. Contrairement aux pays occidentaux, il semblerait
que l'Empire du Milieu soit épargné par la pénurie d'organes.
Eric Chow, vieux complice de Gabriel Lecouvreur et sommité du monde médical et de la transplantation,
subodore un odieux trafic. Ils partent ensemble chiner les malfrats de Hong Kong à Beijing.
Par Fabienne Tsaï
Le fait divers
Deux civils vêtus de costumes sombres et austères s'approchèrent et se penchèrent
négligemment pour relever les paupières de deux des cadavres. Ce bref examen sembla les satisfaire.
Ils signèrent les certificats de décès de chacun des condamnés. (.)
Lorsque tout fut terminé, les employés du crématorium récupérèrent les
dépouillent. Ils avaient ordre de les incinérer immédiatement. La routine.
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"Tin lei lo mu !(1) Tu as donc les oreilles pleines de pus ? Je viens de te dire
qu'il n'y a aucun danger. Ham'kai chau(2) si tu ne me crois pas!!!"
(1)Je baise ta vieille mère !
(2)J'enterre toute ta famille !
p.160
Du côté de la critique...
L'initiation à l'économie de marché est sans bornes ni rivages. Certain marché est
déjà bien rodé tout autant que jalousement gardé, de l'Amérique latine vers
de plus riches contrées. Fabienne Tsai choisit quant à elle d'évoquer l'ampleur que peut prendre
un créneau concurrent géographiquement. Le segment choisi n'est jamais que celui du trafic d'organes,
au chapitre du profit, tout fait ventre, n'est-ce pas?
S'inspirant de faits bien réels, elle envoie le Poulpe et un de ses vieux amis chinois devenu médecin
à Paris enquêter sur la curieuse pratique qui fait de la Chine, via Hong Kong et Taiwan, la nouvelle
terre promise du rachat des condamnés à mort par le don de leurs organes à la science, à
l'humanité souffrante et surtout au commerce bien tempéré. Le hic réside dans le fait
que, civilisation plurimillénaire aidant, la spontanéité d'un tel altruisme paraît plus
que fort "suggérée". Si l'on peut douter du caractère crédible qui permettrait
à un Français ne connaissant pas le chinois de parvenir à boucler en trois jours son enquête
sur pareil sujet, la trame du genre offre une plongée dans le système judiciaire, la philosophie,
les rouages politiques et économiques chinois - dont un usage assez habile des campagnes "humanitaires",
passé comme contemporain. Bon appétit.
L'Humanité, 8 août 1997
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Impressions
"Voilà un bon Poulpe. Et original. Il part en Chine, Hong-Kong et Beijing. Et c'est un vrai voyage
qu'on fait avec lui. Dans les multiples ramifications de ce pays et chez les dissidents. La réalité
est cruelle, le livre nous fait bien entrer dans cette complexité, même si l'écriture est plus
classique et parfois un peu didactique par rapport aux autres épisodes, plus "branchés"
Mais ce portrait de la Chine est tout à fait intéressant. Le Poulpe recevra même en cadeau
une hélice neuve et d'origine de son Polikarpov."
Raymond, Montpellier
"C'est une Chine malgré tout magique et grisante que l'on découvre ici dans les yeux de
Gabriel. Et qu'il est doux et attentif ce regard ! Au gré des proverbes, on se laisse happer par l'histoire
tout comme lui."
Marie-claude, Paris 12ème
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