Voila l'été






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Comité poulpien : qui se cache derrière ?
Pourquoi Zombi la mouche en direct

Tout ce qu'il faut dans un paquetage


Maintenant qu'il savait exactement où aller, Gabriel n'avait plus qu'à se trouver un petit hôtel discret situé pas trop loin de sa zone d'investigation. Exceptionnellement, il avait passé la nuit dernière chez Pedro, le temps de faire revivre quelques vieux souvenirs autour d'un litre de rosé catalan pour l'un, de quelques canettes de Bavaria pour l'autre. Pedro, soixante-cinq ans, ex-résistant, ex-imprimeur, ex-apache, ex-militant de toutes les causes anarchistes était beaucoup plus pour le Poulpe qu'un pourvoyeur génial en faux papiers et armes de toutes sortes, du poing américain au lance-roquettes si nécessaire : c'était l'ami, le frère de sang et de maquis du père de Gabriel, disparu alors que celui-ci n'avait que cinq ans, celui qui avait pris dans son cœur toute la place laissée vacante, au côté de l'oncle quincaillier qui l'avait élevé.
Restaient, entre les deux hommes qui s'admiraient et se respectaient, quelques sujets de dissension qui rendaient toujours leurs entrevues aussi animées qu'un combat de catch entre Chéri Bibi et l'Ange Blanc : les mérites comparés du vin et de la bière, la cuisine à l'huile d'olive, certaines femmes en particulier et le sport en général.
Le Poulpe souriait en repensant au vieux Catalan, tout en essayant pour la troisième fois de trouver un hôtel qui accepte la compagnie des vieux Solex. Il poussa la porte du 37, rue Hermel, avisa une cour intérieure et une réceptionniste accorte, et il sut que la partie était gagnée. Cinq minutes plus tard, inscrit sous le nom de Gabriel Le Faou, il entrait dans sa chambre et déballait son paquetage.
L'hôtel Central Montmartre était un peu trop près des flics, mais à deux pas de la mairie du 18ème, ce qui pouvait s'avérer utile. Cadre rustique, vue sur cour, il avait certainement été retapé récemment et toutes les chambres disposaient du téléphone, d'une salle de bains et, luxe suprême, d'un petit frigo. Gabriel s'empressa d'y coucher les trois chopines de Bière du Loup Garou, une bière artisanale dénichée par hasard à Dives-sur-Mer lors d'une escapade avec Cheryl sur les plages du débarquement, et dont le nom lui paraissait tout à fait approprié à la situation. Il planqua ensuite son pétard, un vieux Luger 9 mm fabriqué par Mauser et subtilisé aux fascistes pendant la guerre, dans la trappe de visite de la baignoire. Puis il posa sur la table de chevet Ringolevio, de Emmett Grogan, dans une nouvelle traduction aux Editions C'est Certain, étala une photocopie du plan du quartier sur le lit, s'étendit à côté et s'endormit aussitôt. La nuit avait été courte.


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