Voila l'été






Suivez le guide...


























Qui se cache derrière ?
Pourquoi Zombi la mouche en direct

Allô Cheryl ?


Le lendemain matin, vers dix heures, après une courte nuit rendue pénible par des visions cauchemardesques et un mal de tête lancinant, Gabriel composa le numéro de téléphone du salon de coiffure de la rue Popincourt.
- Allô, Cheryl Coiffures, bonjour !
- Bonjour, ça serait pour une coupe radicale, genre à la base du crâne. J'ai très mal aux cheveux !
- Gaby, c'est toi ? T'as pris une cuite ?
- Pas exactement. Plutôt un coup sur la tête...
- Je ne veux rien savoir... D'où tu m'appelles, céphalopode de mon cœur, tu as l'air juste à côté ?
- Je ne suis pas loin, artiste capillaire de ma vie, pas loin du tout...
- Tu aurais pu m'écrire une petite carte tout de même. Ça fait plus d'une semaine que tu es parti...
- Je ne vais pas t'envoyer un cliché du Sacré-Cœur...
- Et pourquoi pas ?
- O.K., adorable perruquière, brisons là. Tu l'auras ta missive enamourée... Ce n'est pas pour ça que je t'appelle.
- Je m'en doute, figure-toi. Qu'est-ce que je peux faire pour toi cette fois-ci ?
- Tu ne m'as pas parlé d'une cliente à toi, un peu voyante sur les bords, qui pratiquait le vaudou en banlieue ?
- Si, si... Pas facile à défriser celle-là d'ailleurs.
- Et tu ne l'as jamais consultée ?
- Je sais que tu me prends pour une gourde mais personnellement, l'horoscope de Elle et les tarots de Marianne me suffisent...
- Tu n'aurais pas ses coordonnées par hasard ?
- Si tu veux un "bain de chance" pour t'assurer de mon amour, je te dis tout de suite que c'est trop tard...
- Je ne plaisante pas, Cheryl. Si tu retrouvais sa carte, je t'en serais éternellement reconnaissant, et question éternité, crois-moi, en ce moment, je sais de quoi je parle...
- Bouge pas, mon ange, je vais te dégotter ça !
Deux minutes plus tard, Gabriel avait une certaine Madame Clarissia au bout du fil. Oui, elle pratiquait bien les désenvoûtements et la voyance. Oui, elle avait une clientèle fidèle de Martiniquais, de Guadeloupéens, de Guyanais mais aussi de Blancs-France. Non, elle ne fréquentait pas beaucoup les Haïtiens, car il y avait entre eux une lutte sans merci pour la clientèle, mais elle les connaissait presque tous. Non, elle n'était pas opposée à initier aux pratiques vaudou un journaliste ami de sa coiffeuse qui préparait un ouvrage sur la diaspora haïtienne à travers le monde, moyennant le prix de quelques séances de "travail" et la garantie de son anonymat. Ça tombait très bien d'ailleurs, car il y avait le soir même un manjé-lwa, autrement dit une cérémonie vaudou sous le cimetière des chiens du pont de Clichy...


Regarder en arrière

Aller de l'avant