Voila l'été






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Qui se cache derrière ?
Pourquoi Zombi la mouche en direct

Un coup de houblon et ça repart


Un douloureux élancement au bas du crâne réveilla le Poulpe. Drissa lui passait en tremblant un sac à glace sur l'occiput, qu'il avait gros comme un œuf de pigeon. Il regarda autour de lui et reconnut le salon des Caseneuve.
- Ça va ? demanda Joseph Caseneuve.
- Comme si j'avais un troupeau d'aliens qui pointait dans la nuque, répondit le Poulpe en se passant la main dans les cheveux. Et vous ?
- Drissa nous a tout raconté... On a entendu des coups dans l'escalier et contre notre porte, mais on n'a pas osé sortir. Cette fois-ci, c'est sûr, on peut plus rester ici... Vous les avez vus comme nous, non ?
Dans un coin de la pièce, la mère de Drissa, presque aussi belle que sa fille mais avec quelques kilos en plus, psalmodiait un salmigondis de patois créole et de prières latines. Gabriel se remémora la vision effrayante des deux cadavres ambulants et un frisson rétrospectif lui glaça les sangs. Il se redressa d'un coup brusque et la pièce se mit à tourner. Drissa, qui le soignait avec sollicitude, ne semblait guère plus brillante.
- On devrait peut-être prévenir la police, tu crois pas ? questionna-t-elle.
- Un moment, juste un moment... répondit le Poulpe, qui essayait de se remettre les idées à l'endroit. Vous avez encore de la Tsingtao ?
- Oui, oui, bien sûr, répondit Joseph Caseneuve en se dirigeant vers le coffre en rotin qui servait de table basse.
Deux mousses tiédasses plus tard, Gabriel y voyait paradoxalement un peu plus clair. Il prit la parole.
- Oui, je les ai vus comme vous et comme Drissa... Et comme vous, ça m'a foutu une trouille bleue. Mais laissez-moi vous expliquer ma façon de penser. Primo, quelqu'un essayerait de vous chasser d'ici en vous faisant peur, il ne s'y prendrait pas autrement... Deuzio, des morts vivants qui circulent en camionnette avec chauffeur, celui certainement qui m'a assommé, ça ne court pas les rues si vous me permettez l'expression... Tertio, oubliez la police ; en admettant qu'elle ne soit pas mouillée dans l'affaire, vu ce qui se passe dans le quartier, elle a d'autres chats à fouetter.
- Et alors ? demandèrent dans un bel ensemble les Caseneuve.
- Et alors on m'appelle le Poulpe. Je ne suis pas toujours le plus malin, ni le plus rapide, mais comme tout poulpe qui se respecte, je ne lâche jamais ma proie, vous pouvez me faire confiance. Et des proies, j'en ai deux potentielles. Nom de Dieu, vous pouvez me croire, ceux qui s'amusent à réveiller les morts façon série B vont le regretter...


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