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Comité poulpien : qui se cache derrière ?

Mise à jour :
8 juin 1998






Raymond, un mécano à l'ancienne, officie à l'aérodrome de Moiselles. Il a, comme titre de gloire, remonté un Aermacchi du côté de Sisteron et un Spitfire, à Calais. Il fabrique une à une les pièces du Polikarpov de Gabriel car "pour trouver des pièces d'un avion de la russie soviétique d'avant-guerre, macache bono. Raymond aimait les vieux avions, mais refusait de faire ça à l'oeil. Le stalinien qu'il devait toujours être dans l'âme pérorait : il serait dit qu'un avion de fabrication soviétique coûterait un max au capital. Gabriel réglait ça au coup par coup. (1)

Raymond avait une main d'or, mais l'or et l'argent du Poulpe y fondaient à vue d'oil. Il se demandait souvent ce que le mécano faisait du fric qu'il lui allongeait ? Comme le Raymond en question était stalinien dans l'âme, le Poulpe avait songé un moment qu'il devait renflouer les caisses du parti communiste et de l'Humanité avec les billets qu'il lui filait. (94)

Raymond était intraitable sur ce chapitre. Toute peine mérite salaire et tout salaire doit être payé. On ne fait pas travailler un communiste gratos. Le bénévolat , cela passe dans les profits et pertes du militantisme, pas dans le boulot, y'avait qu'à savoir cela et on pouvait être à l'aise. Hors du salaire pas de salut.


Il ne s'attendrissait, du moins en apparence, ni sur les reliques révolutionnaires, ni sur les états d'âme libertaires et quelque peu romantiques du camarade aux longs bras.  (93)

Raymond préférait travailler sur les appareils neufs de l'aéroclub d'une marque de voitures allemande, plutôt que sur la ferraille et le bois de ce Polikarpov auquel il manquait toujours un boulon. Mais l'avion de Gabriel était pour lui une mine d'or : il se faisait payer très cher pour usiner à l'identique les pièces manquantes. (43)

Cette fois allait être la bonne pour Raymond : il pourrait payer à sa greluche une semaine club au Sénégal. Depuis qu'elle avait entendu dire que Gildas et Maryse s'y rendaient tous les ans, la femme de Raymond cassait les pieds au mécano avec ce club du Sénégal. Les papiers étaient prêts sous le compotier de la salle à manger. Gabriel, qui connaissait le rêve sénégalais de l'épouse du mécano, offrit la somme avec une rallonge, et le prix d'un vélo VTT pour l'apprenti. Affaire conclue.
- Et ton brevet de pilote, tu commences quand ? Tu n'as qu'à venir ici, je te présente au chef pilote du club...
- Peut-être, oui, je verrai. Gabriel ne tenait pas à se retrouver en l'air avec une machine. Voler ne l'inquiétait pas, ni décoller. L'idée même de l'atterrissage l'angoissait. Il n'en dit rien à Raymond, qui n'avait pas besoin de cette révélation pour considérer son curieux client comme un drôle de dingue. Refaire un coucou pareil à prix d'or pour venir le regarder une fois par mois. Rien de plus bête qu'un avion affalé comme un crapaud, dans l'obscurité d'un hangar. C'est du moins ce que pensait Raymond, juste avant de partir au Sénégal avec sa femme, qui se prenait pour Maryse, celle de Gildas. Pourquoi pas? pensa Gabriel qui aimait son avion.
(43)

Côté mode, Raymond ce serait une éternelle combinaison rouge vif et cambouis (84)

En résumé :
Une tête brûlée ce Raymond. Plein de pudeur et tout. Question de génération. Il préférerait se faire arracher la langue plutôt que d'avouer qu'il prend son pied avec la mécanique du Polikarpov. Taille moyenne, plutôt sec, coiffé en arrière, style année 50. Une bonne bouille de titi parisien. Un maître dans sa partie, en tout cas. Il ferait voler la tour Eiffel si on lui en donnait les moyens ! (71)