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Comité poulpien : qui se cache derrière ?

Mise à jour :
8 octobre 1998

Le Poulpe, le film

Sortie : le 7 octobre 1998

Les infos

L'affiche du film


le livre du film est sorti le 18 septembre.

LE POULPE LE FILM (original comme titre !)
Parce qu'une de ses enquêtes parisiennes tourne court, le Poulpe accompagne Cheryl, sa coiffeuse adorée, à Morsang où la tombe de ses grands-parents a été profanée. Il va remonter, d'abord par habitude puis par conviction, une faible piste qui les mène à Angerneau, port à la dérive de la région. Sur place il apprend que deux des pilleurs de tombes ont été assassinés. En voulant protéger les survivants, il rencontre un écossais alcoolique qui hurle à la lune aux abords d'un cargo inquiétant, un jeune travesti qui erre sur les quais et Sandra, la fille paumée d'un riche entrepreneur du coin. Quel est le lien entre tous ces personnages ? Bien qu'aidé activement par Pedro et intimement par Cheryl, le Poulpe se retrouve embarqué dans une sacrée galère...


POUR COUPER COURT A LA RUMEUR...

Non! Le Poulpe ne sera pas joué par Galabru. Non! Cheryl n'aura pas les traits d'Evelyne Leclerc. Ca vous aurait plu...
En fait les indices sont pléthores. Pour n'en citer qu'un : qui se retrouve la tête dans un poulpe lors d'une bagarre dans un bar dans un film tout en accent du Sud de la France ??? Ding dong. Ding Dong. Vous séchez ? Jean-Pierre Daroussin, évidemment (Marius et Jeannette). Les faits étaient annonciateurs.

Le Poulpe nouveau est arrivéC'est lui.
Et Cheryl ? Vous vous dîtes : "quand même ils ont choisi une vraie blonde" (ce qui d'emblée écarte l'hypothèse Christine Bravo). Eh non, la Bible du Poulpe est bafouée : Clotilde Courau, puisque c'est elle, est brune et nous avons les preuves de ce que nous avançons mais côté sex-appeal, elle en a à revendre. Dans Fred Clotilde dans Fred(film de Pierre Jolivet avec Vincent Lindon, déjà un polar et des meilleurs), elle se baladait avec une petite robe sexy à s'en faire pâmer le Vatican tout entier. Avec des mèches blondes, elle peut semble-t-il donner illusion. Nous avons réussi à nous glisser sur le tournage (ou presque, merci Première) et voici le résultat :
Une image du tournage
épatés, non ? Oui c'est vrai, faut voir le résultat, en vrai...

Fiche technique :

  • Qui l'a écrit : J.-B. Pouy himself et Patrick Raynal
  • Qui l'a filmé : Guillaume Nicloux (Celui qui a écrit Le saint des seins en 1996)
  • Qui a donné l'argent et compte bien le récupérer : Charles Gassot (Téléma)
  • Lieu du tournage : Saint-Nazaire et peut-être ailleurs mais on n'a pas les infos.


Un envoyé spécial du magazine de cinéma Première est parvenu à enquêter sur le tournage. Son nom de code : Jean-Bernard Pouy. Son pseudo : Le Poulpe, le vrai. (ou l'inverse). MOTEUR !

Quant au côté technique et régional, le Journal des pays de la Loire l'a parfaitement relaté (nous en profitons pour remercier notre correspondant local, Paul Bailly, pour sa veille très efficace).


> Le Poulpe, alias Gabriel Lecouvreur, est un justicier anar créé par l'écrivain Jean-Bernard Pouy, un héros de romans policiers dont chacune des aventures est écrite par un auteur différent. Charles Gassot, producteur de films, a demandé à Pouy et Patrick Raynal, écrivain et directeur de la Série noire, d'adapter ce héros à l'écran. Pouy s'est reglissé dans la peau de son personnage pour enquêter sur le tournage.

LE TOURNAGE DES POSSIBLES
- Ça y est, ils tournent un film sur toi, hurla Gérard, hilare, de derrière son comptoir.
- M'emmerde pas, c'est pas le moment.
- Et tu sais pas qui ils ont trouvé pour jouer ton rôle?
- Ah, fais pas chier.
- Jean-Pierre Darroussin!
- C'est qui, ça?
- Ah, tu vois que ça t'intéresse!
J'étais pas intéressé, j'étais effondré. Le Darroussin, je ne le connaissais pas. Moi, le cinoche, hein, je me le fais tout seul, mais, à tout prendre, j'aurais préféré Clint Eastwood ou Gary Cooper, à cause des bras, de mes grands bras. J'ai fait semblant de m'en foutre, j'ai bu mon café, je me suis plongé dans la lecture du journal, mais même le mystère du mec trouvé mort dans une église, vêtu de latex et tenant un boulon dans la main, n'arrivait pas à me passionner. Ça y était, le virus était dans la tête, y avait des enfoirés qui me taillaient un costard quelque part, avec des caméras, des lumières et un tas de trucs débiles, et ça, c'était pas possible, mon intégrité, merde, ça allait chauffer, il fallait que je me paie sur la bête.
- Toi, t'es là comme un con, et ton double, il est au bord de la mer, à Saint-Nazaire, à se payer du bon temps et des actrices hollywoodiennes.
Gérard en remettait une couche. - Et toi, j'ai dit, qui c'est qui fait ton rôle? Charles Laughton? Le lendemain, j'étais à Saint-Nazaire. Houlà. Tout de suite, on m'a dit, le film du Poulpe? Sur le port! Vous pouvez pas les manquer! Y a même un cargo! Enervé, j'étais. En forme pour la baston. J'allais en ventouser quelques-uns, ça me ferait du bien. Ça leur apprendrait à toucher à mes tentacules.
J'ai traversé la ville, noyée dans une brume genre Rotterdam. Je suis arrivé, je ne sais pas trop comment, près d'une grande base sous-marine, que même Bouygues n'aurait pas pu rêver dans le pire de ses cauchemars. Et juste derrière, un cargo, vieux et élégant à la fois, hors d'âge, magnifique, le Mary, avec des types, pas du tout du genre marin, en train d'aménager la cale avec des lampes et des projecteurs. Je me suis un peu calmé, ce bateau en dégageait, il y avait, dans l'air, Cendrars et Mac Orlan. Plus loin, un pont levant dressé dans le ciel gris perle, et, juste après, un bar, rouge, avec les lumières blanches et froides des projecteurs tout autour et des types plantés au milieu du quai et de la rue, des talkies-walkies à la main. C'était donc vrai. On tournait un film dans ce bout du monde. Un film sur mézigue.
J'ai eu un petit coup de fatigue.
Le pont levant s'est rabaissé, un peu de soleil jaune citron a percé le brouillard. Je me suis approché, jouant mon nonchalant, mon curieux, mon badaud mal dégrossi. Des types filmaient à l'intérieur du bistrot. Un mec, une caméra à l'épaule, cadrait d'autres types groupés autour de beaucoup de verres de blanc. Des mecs avec des tronches de piliers des bars de nuit du côté de la Bastille, le genre à boire pour oublier qu'ils viennent de bousiller père, mère, chien et perroquet. Je les ai bien regardés, pas un ne me ressemblait.
Plus loin, une jeune fille blonde au sourire fondant m'a demandé de m'arrêter un moment parce que, sinon, je serais dans le champ. Je vois pas beaucoup d'herbe, j'ai dit. Ça l'a fait juste marrer, mais, bon, comme ça, pendant la prise, on a un peu discuté. Et j'en ai appris des choses. Que c'était un certain Gassot qui allongeait le pognon, que c'était un certain Nicloux qui mettait en scène, que Cheryl (ma Cheryl!) était jouée par Clotilde Courau, et que Le Poulpe, c'était Jean-Pierre Darroussin, le type là-bas, tout en noir, celui qui justement sortait du rade pour prendre l'air. Plus petit que moi, ça c'est sûr, mais bon, il avait l'air sympathique et il ne marchait pas comme s'il allait bouffer le monde entier. Il avait plutôt l'air normal. C'est ça qui m'a plu. J'allais pas aligner un mec qui avait l'air normal.
Je me suis avancé, il prenait un café, il y avait une table avec de grosses thermos, et puis il m'en a offert un, on a un peu bavardé, alors c'est vous Le Poulpe? j'ai dit finement. Il m'a répondu oui, je suis Gabriel Lecouvreur. Ça m'a fait tout drôle. Il était en train de m'avouer qu'il était moi-même. Ça vous plaît? j'ai continué tout aussi intelligemment. Si ça me plaisait pas, j'le ferais pas, il m'a rétorqué. En plus, pour une fois, je mets des pains dans la tête des méchants, je balance des seaux de sang de boeuf sur la tête des extrémistes, je lutine une très jolie fille et j'apprends la différence entre gros-plant et muscadet. Que demander de plus? Imparable. J'étais scié. Un autre grand escogriffe s'est approché, avec des cheveux un peu huileux et un maquillage genre petit matin difficile quand l'enclume qu'on a avalée la veille ne passe pas. Un Anglais, vu l'accent. On m'a présenté. James Faulkner. Un acteur shakespearien. Bon. Ça roule. Clotilde Courau est passée en courant, tout habillée de jaune collant. Cheryl, ma Cheryl. J'ai pas vu grand-chose, à part sa sveltesse, mais j'aurais bien cavalé après pour vérifier si tout était bien à sa place. Le réalisateur, c'est qui? j'ai demandé. C'est moi, m'a répondu un autre maigrichon en chemise à carreaux, un type avec un regard un peu aigu, dangereux. Très bien, j'ai dit un peu connement. Tant mieux, il a répondu, parce que si ça avait pas été bien, ça aurait été la même chose. Imparable. Le café était bon. J'avais plus qu'à fermer ma gueule. Je leur ai dit bonne chance, à tous ces artistes. Ils m'ont crié bonne chance à vous surtout. Bon. Je suis revenu vers la petite blonde, elle me rappelait quelqu'un. Mais elle m'a pas ajouté grand-chose, elle avait à bosser. J'ai quand même appris que c'était une sombre, très sombre histoire qui se passait dans un port nommé Angerneau, avec des crimes inexpliqués, un sous-marin, un nain, des hamsters, un side-car, un écrivain écossais et un cargo maléfique. C'est vrai que, de loin, il faisait un peu peur, le Mary.
J'ai pris une chambre d'hôtel, pas loin. Rester un jour de plus. Des fois que je croiserais Clotilde Courau. On ne sait jamais. Merde, Le Poulpe, c'est moi.

GABRIEL LECOUVREUR.
Pour Première, décembre 1997.




Tournage d'un film policier à Saint-Nazaire : une enquête rondement menée
la Commission du film des Pays de la Loire met de l'huile dans les rouages pour faciliter les tours de manivelles. Action...
"L'ANPE m'a appelé. Je pensais que c'était une blague. Je suis venu." Dans le film Le Poulpe, réalisé par Guillaume Nicloux et tourné à Saint-Nazaire en octobre et novembre derniers, Christophe, grand costaud de 1,90 m campe le personnage d'un marin russe trafiquant de Noirs irradiés. Dans le rôle des vrais faux marins russes, il y a également Joël et Jacquot, anciens dockers, un électricien intérimaire, un saisonnier... En tout, pour ce film dont le rôle-titre a été confié à Jean-Pierre Daroussin (le garçon de café d'Un air de famille de Klapisch, c'était lui), une vingtaine de seconds rôles et quatre cents figurants, tous de la région nazairienne, ont été recrutés via l'ANPE. Sollicitée par la société de production, la Commission du film de la Région a focalisé son action sur différentes séquences apportant, à titre gracieux, un soutien logistique et matériel, ouvrant sa banque de données recensant les techniciens et les comédiens de la région. Qui plus est, elle a missionné un régisseur de Nantes, lequel a été embauché par la production comme chef de file de figuration. "Efficace dès le départ, la Commission nous a mis en relation avec les différentes administrations et structures et a participé à l'organisation du casting", témoigne le directeur de production du film, Daniel Chevalier. "Tout s'est très bien passé." Le casting s'est en fait déroulé dans les locaux de l'Hôtel de Région. "Nous nous efforçons de répondre à toute demande quelle qu'elle soit en essayant de valoriser la Région et son potentiel humain", confie-t-on à la Commission du film des Pays de la Loire. L'objectif étant d'attirer le plus grand nombre de tournages dans la région quelle que soit leur dimension artistique ou économique mais aussi de stimuler la formation, l'activité et l'emploi gravitant autour des industries techniques du cinéma et de l'audiovisuel. Ça tourne !


Le journal des Pays de la Loire, 43, décembre 1997/janvier 1998