Peut-être avez-vous vu cette affiche ? Peut-être avez-vous lu le tract et peut-être avez-vous défilé ?
Mais avez-vous bien lu les noms des signataires ?
Cette info nous a été communiquée par un de nos nombreux correspondants locaux (merci Sandrine !).
Face au fléau du chômage, et à l'impuissance des gouvernements européens, quatorze cortèges de marcheurs sont en route pour Amsterdam où doit être signé le 14 juin un nouveau traité sur l'Union européenne.
Les organisateurs attendent 30000 personnes à Amsterdam, dont 5000 Français.
Le Poulpe, personnage fétiche de Jean-Bernard Pouy, sera aussi de la partie.
Cet auteur de polars rédigera plusieurs nouvelles tout au long du parcours des marcheurs. L'épilogue du livre est presque déjà écrit :
"Le siège de la banque centrale risque de morfler".
Libération du lundi 14 avril 1997.
Espérons que le Poulpe ne se perdra pas face aux requins qui chassent dans les eaux troubles de la politique.
Le Poulpe aussi
On le savait engagé dans l'appel "Nous sommes la gauche" (qu'il avait signé sous le nom de Gabriel Lecouvreur), et aujourd'hui le voilà lancé avec les chômeurs-marcheurs. Le héros libertaire de la série du Poulpe, initiée par Jean-Bernard pouy il y a deux ans, sortant de plus en plus de ses polars, n'hésite plus à intervenir dans la réalité. Y entraînant même ses compagnons de fiction (Cheryl, Vlad, Maria, Gérard). Dans le numéro 5 du journal des Marches, intitulé A Amsterdam, Jean-Bernard Pouy inaugure ainsi le récit de leurs voyages: "Tout ça parce que, un matin, Gabriel était entré en coup de vent et en colère au Pied de Porc à Sainte-Scolasse [...] en hurlant que le prolétariat, le vrai, celui de maintenant, était en marche...".
Romain Goupil, Patrick Raynal, Chantal Pelletier, Olivier Douillère prendront le relais.
Libération, 22 mai 1997.
Si Gabriel prend le droit d'affirmer ses engagements, ses auteurs en ont fait de même, en ce joli mois de mai.
Traditionnellement issus de la gauche et de l'extrême-gauche, certains auteurs se sont exprimés à l'occasion de la campagne électorale déclenchée - nous le rappelons à ceux qui ne décrocheraient pas du Web - par le grand stratéguère Chirac.
L'écrivain Didier Daeninckx, qui incarne une gauche radicale a priori hermétique aux partis traditionnels, retourne au bercail communiste en lançant un appel en faveur du PC. Il avait déjà voté Hue en 1995 - "et Jospin au second tour", précise-t-il -, mais, cette fois, il mène campagne activement, soutenant les candidats communistes qui le sollicitent en écrivant des petits textes.
Roger Martin s'est quant à lui présenté comme candidat PC à Carpentras face au FN.
E. Aescimann, Les nouveaux compagnons du PC, Libération, 21 mai 1997.