Du côté de la critique...
Le passé aux Basques
Outre le clin d'oeil à un article sur le sujet paru dans l'Humanité dimanche, ce roman a en épigraphe une citation de Felipe Gonzalès, alors premier ministre d'Espagne : "l'Etat de droit se défend depuis les tribunes, dans les salons, mais aussi dans les égouts". Cela débute par le récit de prison introspectif d'un jeune homme prisonnier, tellement philanthrope que les matons ne l'appellent qu'"Hitler", jusqu'à ce qu'il ait un accident de douche. Mortel. Cela se poursuit par un exemplaire du Parisien remplacé par le torchon Minute sur la table poulpesque du bar de la Sainte-Scolasse. Pareil début pourrait faire craindre un dérapage de la série. Il n'en est rien et, très vite, de ce paysage émergent le passé antifacho du Poulpe puis, de Normandie en Sud-Ouest, de skins en manipulations policières, les eaux troubles des opérations criminelles contre les militants basques menées par le "Groupe antiterroriste de libération". A l'heure où le scandale a jailli, enfin, de l'autre côté des Pyrénées, voilà l'envers des complicités françaises par l'auteur de "Skinheads".
Le Parisien, 30 août 1996
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