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> Le guitariste des Gonzos, meilleur groupe de rock'n roll français, a perdu sa tête dans le bois de Boulogne. Suicide, dit-on. Cette réponse ne satisfait pas le Poulpe, grand amateur de décibels devant Saint-Elvis. Face aux agissements d'une multinationale du disque, d'une radio FM et d'une mystérieuse secte localisée dans les Ardennes, il est seul et décidé à les faire danser. Au son de sa musique ; à fond, le rock'n roll, c'est comme ça.
Par Yannick Bourg
Le fait divers
Eric Diana, le guitariste des gonzos, a été retrouvé sans vie dans le bois de boulogne, le 23 décembre dernier. Les enquêteurs de la brigade criminelle ont conclu au suicide.
Rock & Folk
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"Rock & Folk, sa bible d'adolescent, Rock, Folk, reliés par ce signe qui en faisait toute la saveur : &. Même si le folk s'y taillait la portion congrue, la dèche pour les fondus du béret basque, de la vielle à roue et de la cuillère en bois, aînés vaguement trisomiques, que les plus jeunes regardaient d'un oeil mauvais, rebelles qui se régalaient sur le dos de la Desh du Bangla et de son concert, cancer dans la pomme de la musique pop." p. 63
Du côté de la critique...
Des écrivains français - Marc Villard (Le roi, sa femme et le petit prince), Jean-Bernard Pouy (On a brûlé une sainte) - ont déjà fait se rencontrer le monde des guitares et des flingues. Dernier en date, Yannick Bourg vient de signer un des épisodes du Poulpe (ce détective libertaire guidé par la plume de différents auteurs), Les Potes de la perception, une enquête criminelle dans le milieu du rock français. Torché avec verve, le bouquin se lit comme on déguste une bière au bar du Gibus. Inspiré par un fait réel - l'étrange suicide de Marc Police, l'ancien guitariste des Wampas - Bourg, journaliste rock à ses heures, fournit l'air de rien, une description très documentée de la scène alternative parisienne.
Le Monde, 18 avril 1997
Voilà un bon Poulpe parmi ceux des dernières livraisons ! Yannick Bourg dilettante enjoué et ex-journaliste rock mêle ses souvenirs de chroniqueur (on cherchera qui se cache derrière le portrait à hurler de rire de "Clint Rogers") aux aventures du Poulpe. Le héros récurrent enquête sur le suicide d'un rocker lié aux activités d'une secte glauquissime, et en cesse même de boire de la bière! Les férus de rock alternatif sauront peut-être lire entre les lignes...
Francis Mizio, Libération, 4 avril 1997.
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Impressions
"On pénètre avec cet épisode dans le monde du rock mais pas seulement. On parcourt aussi les bas-fonds du monde et surtout "la ville", j'ai nommé Charleville-Mézières. L'hommage à Rimbaud est parfait. Quant à ce petit voyage à l'intérieur d'une secte, il est assez croquignolet et vaut le détour."
Raymond, Montpellier
Ce que l'auteur pense du Poulpe et du sien :
"J'ai mis quatre ans à écrire mon premier roman alors que pour le Poulpe il m'a fallu un mois et demi. J'ai été étonné de m'en sortir si rapidement. Je me suis surpris moi-même. Mon premier roman en fait m'a servi à débroussailler au niveau de l'écriture et ça aide pour la rédaction d'un roman court. Pour le Psychopompe, j'ai écris un plan très précis. Cela permet de changer de chapitre pour pas faiblir en cours, de réécrire plus facilement. J'ai fait pareil pour le Poulpe. Mais le Psychopompe m'a évité d'avoir le trac ou de me retrouver bloqué lors de la rédaction du Poulpe. Le Poulpe permet d'écrire des choses qu'on ne ferait pas ailleurs. Le personnage est suffisamment malléable. C'est bourré d'action et c'est tant mieux car je ne suis pas pour la psychologie. Dans les ¾ de mon bouquin ça cartonne. J'ai écrit 120-130 feuillets pour 140-150 pages. "
Interview de Yannick Bourg par Francis Mizio, Caïn, 19, automne 1996
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