humeur

encore des frissons

olivier roumieux - mai 2001 (Archimag)

Pour celui qui a goûté aux prémices de l'Internet grand public, le Pim (Paysage Internet mondial) semble irrémédiablement terne. Le devant de la scène est désormais occupé par quelques mastodontes industriels, s'efforçant de vendre du rêve grâce aux nombreuses acquisitions que leur permet leur portefeuille boursier. Le cas de Napster, le sulfureux site d'échange de fichiers musicaux remis dans le rang par l'industrie musicale, en est l'un des plus récents avatars, sans être le dernier. Il est loin le temps des yeux rouges devant la première version correcte de Netscape (la 0.94 !) à fouiller les dédales du Web francophone. L'étonnement a cédé la place à un usage banalisé, souvent plus professionnel il est vrai. Pourtant quelques irréductibles résistent encore à l'uniformisation… Chez nous, Ouvaton.com est une nouvelle coopérative d'hébergement. Contre une participation financière, l'internaute fait héberger ses pages sans publicité et sans que ses coordonnées soient utilisées commercialement. A terme, l'adhérent aura son mot à dire dans les évolutions du système. Tout cela au nom de la liberté d'expression, un concept qui fait parfois grincer des dents en Europe, mais arboré sans complexe aux Etats-Unis. Là-bas, Ian Clarke, 24 ans, est l'inventeur d'un réseau qui devrait redonner des frissons aux amateurs de profondeurs cybernétiques. Freenet, c'est son nom, est incontrôlable par nature. Pourquoi ? Parce que chacun de ses utilisateurs en détient une partie, cryptée sur son ordinateur. Nul ne sait évidemment qui détient quoi. L'information y est réduite à sa plus stricte expression, sans notion de valeur ou de morale, toujours au nom de la liberté d'expression. L'enfer et le paradis. Bref, gardons l'œil ouvert, le feuilleton est toujours passionnant, pour peu qu'on trouve le bon angle.

- Olivier Roumieux, page créée le 1er juillet 2001 -

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