anniversaire

l'INTD fête ses cinquante ans

olivier roumieux - décembre 2000 (Archimag)

Il y a longtemps que l'INTD n'est plus la seule formation de documentalistes en France. Pourtant, l'école garde un prestige et une image particulière pour de nombreux professionnels. Peut-être parce que pour plusieurs générations, elle représente une étape originelle dans l'histoire de la documentation en France.

Cinquante ans tout rond, un âge qui ne peut pas encore être qualifié de "vénérable", mais qui autorise tout de même à prendre un certain recul. Le cinquantenaire de l'INTD (Institut national des techniques de la documentation), organisé ces 1er et 2 décembre aura été l'occasion de parler éthique et histoire. L'Institut a été créé par arrêté du ministre de l'Education nationale le 1er novembre 1950 (1). Une officialisation qui vient clore une vingtaine d'années d'efforts de l'Union française des organismes de documentation (Ufod) pour mettre en place une formation nationale spécifique aux métiers de la documentation.

règnes

Suzanne Briet, secrétaire générale de l'Ufod et bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, en fut la première directrice des études jusqu'en 1954. Jean Dubas, ingénieur conseil, lui succèdera en 1954, mais l'histoire retiendra particulièrement les deux longs "règnes" de Paul Poindron, Inspecteur général des bibliothèques, de 1958 à 1980, et de Bruno Delmas, professeur d'archivistique contemporaine, de 1980 à 1997. Après la "régence" quelque peu agitée de Catherine Bertho-Lavenir pendant quelques mois, c'est Arlette Boulogne, maître de conférences en sciences de l'information et de la documentation, qui prend la direction de l'institut, jusqu'à nos jours.
De nombreux professeurs ont marqué l'histoire de l'école. Parmi eux, le nom d'Eric de Grolier est à retenir : considéré comme l'un des pères des sciences de l'information, il a réussi l'exploit d'être à la fois professeur et élève de la première promotion, avant d'y enseigner jusqu'en 1975 (2). Il est décédé en 1997. Cette année, sa femme a fait parvenir à l'INTD une soixantaine de cartons d'archives personnelles. Les premiers sondages ont permis d'y découvrir de nombreux documents annotés, des plans de cours, des ouvrages professionnels, parmi lesquels une édition indienne des années cinquante de la fameuse classification de Ranganathan !

retrouver des racines

Conçu à l'origine pour dispenser une formation technique professionnelle, l'INTD a ouvert un deuxième cycle en 1970, accessible à partir de la licence, puis de la maîtrise en 1976 sous le nom de "cycle supérieur". Ça a la couleur du DESS, mais ça n'en est pas un, ce qui a pendant plusieurs années brouillé l'image du diplôme. Jusqu'à l'apparition, assez curieuse, d'une section DESS d'une vingtaine d'étudiants (sur des promotions de 80) en 1993.
Paradoxalement, ce cinquantenaire est l'occasion de constater la faible place encore accordée à l'histoire des techniques documentaires dans le cursus de l'école et en France plus généralement. L'exposition " Objets techniques et documents liés à la documentation ", organisée à l'occasion de cet anniversaire, aura permis à tous les (anciens) étudiants de retrouver des racines qu'ils n'ont peut-être pas connues.

(1) Bruno Delmas, " L'INTD et son rôle dans la formation des documentalistes en France : 1932-1993 ", Documentaliste - Sciences de l'information, 1993, vol. 30, n°4-5, p. 218-226.
(2) Sylvie Fayet-Scribe, " La passion de l'organisation des connaissances : entretien avec Eric de Grolier ", Documentaliste - Sciences de l'information, 1996, vol. 33, n°6, p. 286-293.

www.cnam.fr/instituts/INTD/

- Olivier Roumieux, page créée le 1er juillet 2001 -

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